Élections générales au Panama le 05/05/2019

Par Léna Stephan, Déléguée Amériques des Ambassadeurs de la Jeunesse

Version française

Dimanche 5 mai 2019 avaient lieu au Panama - un des plus petits pays du continent américain -, situé entre le Costa Rica au Nord et la Colombie au Sud, les élections générales pour élire le président et le vice-président, les députés de l'Assemblée Nationale et du Parlement centraméricain, les maires et conseillers. Cette date est d'autant plus importante que les élections présidentielles panaméennes reposent sur le suffrage direct sans réélection immédiate ; il n'y aura donc pas de second tour et le président sortant, Juan Carlos Varela Rodríguez, ne pouvait être réélu.

Le cycle électoral que vit le continent latino-américain depuis 2017 est marqué par de nombreux scandales de corruption, y compris au Panama. Sur les sept candidats en lice pour la présidence, s'est imposé l'homme d'affaires Laurentino Cortizo - du Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD), social démocrate dans l'échiquier politique -, élu de justesse (33,22% des voix selon les résultats du tribunal électoral du Panama) face à son adversaire, l'ancien ministre des affaires étrangères Rómulo Roux - du parti du Changement Démocratique (CD)-, de droite (récoltant 31,01% des voix selon les résultats du tribunal électoral du Panama).

Alors que le pays fait fasse à une baisse de sa croissance économique, les deux principaux candidats annonçaient vouloir redresser l'économie, tous deux à travers des changements profonds de la politique nationale en matière économique et sociale.

Ancien ministre de l'agriculture du mandat de Martín Torrijos (2004-2009), Cortizo fait revenir le PRD au pouvoir au Panama.

Au-delà des intérêts en matière de politique interne, la position géostratégique de la République du Panama, qui héberge notamment le fameux canal éponyme convoité par les principales puissances mondiales, constitue un enjeu international fondamental. En effet, depuis plusieurs années nous assistons à une guerre d'influence entre les États-Unis et la Chine sur le sol panaméen. Construit par les États-Unis au début du XXe siècle, le Canal du Panama n'a été rétabli au pays centraméricain qu'en 1999.

D'autre part, si la Chine étend de plus en plus son empire économique sur le continent latino-américain, traditionnellement sous influence étasunienne, celle-ci a choisi le Panama en tant que plateforme commerciale pour les exportations vers l'ensemble du continent.

Tandis qu'une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a lieu depuis plusieurs mois (https://www.ambassadeurs-jeunesse.org/l/guerre-commerciale-entre-les-etats-unis-et-la-chine-vers-une-reconfiguration-des-relations-economiques-bilaterales/), le Panama tient un rôle clé dans la géostratégie des Amériques, comme en attestent les visites de Mike Pompeo en octobre 2018 suivi du président chinois les 2 et 3 décembre de la même année.

Le président Cortizo devra donc définir quelle place accorder à ces puissances étrangères dans le pays tout comme la place de celui-ci sur la scène internationale. 

Versión en español

El domingo 5 de mayo tuvo lugar en Panamá, uno de los países más pequeños del continente americano, las elecciones generales para elegir al presidente, vicepresidente, diputados de la Asamblea Nacional y del Parlamento Centroamericano, ademas de los alcaldes y consejeros de cada municipio. Esta fecha es importante dado que las elecciones presidenciales panameñas siguen el modelo del sufragio directo sin reelección inmediata, por lo que no habrá una segunda vuelta y el presidente saliente, Juan Carlos Varela Rodríguez, no ha podído ser reelegido.

El ciclo electoral que el continente latinoamericano ha vivido desde 2017, está marcado por varios escándalos de corrupción, entre los cuales Panamá no es una excepción. En este pais, que limita con Costa Rica en el norte y Colombia en el sur, se presentaron siete candidatos a la presidencia. Los principales protagonistas de los siete candidatos que se presentaron fueron el socialdemócrata Laurentino Cortizo, del Partido Revolucionario Demócrata (PRD) obtuviendo el 33.22% de los votos y el ex ministro de Relaciones Exteriores Rómulo Roux del Partido del Cambio Democrático (CD), obtuviendo el 31.01% de los votos, de acuerdo con los resultados del Tribunal Electoral de Panamá. El CD es un partido que se asocia a un partido de derecha dentro de la estructura política panameña.

Más allá de los intereses del estado nacional, la posición geoestratégica de la República de Panamá, que alberga el famoso canal homónimo, es un tema internacional fundamental, codiciado por las principales potencias del mundo. De hecho, desde hace varios años observamos una guerra de influencia entre los Estados Unidos y China en territorio panameño. El canal de Panamá, construido por los Estados Unidos a principios del siglo XX, fue restaurado al país centroamericano en 1999. Por otro lado, si China expande cada vez más su imperio económico en el continente latinoamericano, tradicionalmente bajo la influencia de los Estados Unidos, ha elegido a Panamá como plataforma comercial para las exportaciones hacia todo el continente.

Mientras se observa una guerra comercial entre Estados Unidos y China hace varios meses https://www.ambassadeurs-jeunesse.org/l/guerre-commerciale-entre-les-etats-unis-et-la-chine-vers-une-reconfiguration-des-relations-economiques-bilaterales/), Panamá juega un papel clave en la geoestrategia de las Américas, como lo demuestran las visitas de Mike Pompeo en octubre de 2018, seguida por la del presidente chino el 2 y 3 de diciembre del mismo año.

El presidente Cortizo, por lo tanto, tendrá que definir el rol de estas potencias extranjeras en el país, así como su rol en el escenario internacional.