Communiqué - La jeunesse s'engage pour une meilleure compréhension des phénomènes d'insécurité au Sahel
Considérant la résolution du peuple sahélien à bâtir un État de droit garantissant, d'une part, l'exercice des droits collectifs et individuels, la liberté, la justice, la dignité, l'égalité, la sureté et le bien-être comme valeurs fondamentales de notre société, et d'autre part, la paix, la sécurité et la sûreté comme arme importante pour tout développement ;
Considérant son attachement aux principes de la démocratie pluraliste et aux droits humains tels que définis par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 et la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples de 1981 ;
Considérant son attachement indéfectible au principe fondamental de l'implication des tous dans les instances de prise de décision et ce, de la base au sommet sans aucune discrimination de sexe, de race, de l'âge, d'appartenance sociale ;
Nous, organisations des jeunes et de la société civile des pays du Sahel et de la France, dûment attachés à la défense à l'intégrité territoriale de cet espace et notre engagement et résolution à nous battre aux côtés de nos décideurs, sommes engagés avec l'appui et l'accompagnement du 2r3s.
Co-signataires :
- Mamane Kaka Touda, coordonnateur du mouvement des Jeunes pour le Développement Durable et la Paix (MJDDP) et coordonnateur du réseau des jeunes G5 Sahel du Niger,
- L'association Kisal pour la défense des droits de l'homme au Sahel,
- MROD/BF, le mouvement de réflexion sur les opportunités de développement du Burkina Faso
- Les Ambassadeurs de la Jeunesse,
- ODTE, l'Organisation de la Diaspora Touarègue en Europe,
- Et le 2r3s, le réseau de Réflexion Stratégique sur la Sécurité au Sahel.
Reconnaissant le besoin criant d'une meilleure prise en compte des revendications et besoins des acteurs locaux et des populations dans la mise en œuvre des politiques publiques, le 2r3s et ses partenaires de la société civile sahélienne et française se mobilisent pour le renforcement du rôle de la jeunesse, des femmes, des diasporas et de la société civile plus largement, dans la prévention des situations de fragilité au Sahel.
Par la présente, nous soulignons également la volonté des réseaux de jeunesse et société civile sahéliens et européens de se rencontrer afin d'insister sur l'importance du renforcement des liens eurafricains.
Ce projet dédié à la société civile et à la jeunesse s'inscrit au cœur de la Plateforme MIPAS, le Mécanisme International de Prévention et d'Anticipation des Situations de Fragilité au Sahel et en Afrique de l'Ouest, la lutte contre le terrorisme et la prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent au Sahel.
Formule la nécessité de développer une culture stratégique sahélienne
Nous croyons fermement au besoin de renforcement de l'esprit critique des populations et des sociétés, par la connaissance, le débat et le dialogue entre acteurs. Le développement de l'esprit critique représente la pierre angulaire de la résilience des sociétés sahéliennes.
Nous percevons le développement de l'esprit critique comme un impératif dans la bataille contre l'endoctrinement et la radicalisation des jeunes dans le sahel.
Exprime le besoin d'une meilleure prise en compte des réalités locales des OSC
Nous nous engageons à assumer pleinement notre rôle de « courroie de transmission » dont l'objectif est de relayer, non seulement les attentes et les préoccupations des populations, mais également donner plus de visibilité aux actions menées par les États et leurs partenaires.
Nous préconisons que la voix de la société civile soit plus audible au niveau des sphères de prise de décision et de gouvernance et que ses capacités soient constamment renforcées.
Conscients de l'importance et de la reconnaissance du rôle primordial de la diaspora
Nous affirmons que le rôle des diasporas issues des pays du G5 Sahel doit être encouragé et pris en compte dans le cadre d'une approche globale et inclusive de la lutte et la prévention des crises dans la sous-région. Ce rôle ne peut plus être négligé face aux dynamiques migratoires que connaît le XXIème siècle.
Les diasporas réaffirment de plus en plus leur rôle comme partenaires de développement notamment pour accompagner les politiques de coopération et fluidifier les relations entre les pays du G5 Sahel et l'Europe.
Fait à Paris, le 20 février 2019